Cette semaine, des scientifiques du monde entier se sont rendus au théâtre Sanders, de l’Université d’Harvard, pour la 23è cérémonie annuelle de la remise des prix Ig Nobel. Une cérémonie qui a pour but de reconnaître les réalisations scientifiques qui font d’abord rire et ensuite réfléchir.
Le prix de la santé publique à été décerné à la Thaïlande pour
Sa "Gestion chirurgicale d’une épidémie d’amputations péniennes au Siam"
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Remis à
K.Bhanganada, T.Chayavatana, C.Pongnumkul, A.Tonmukayakul, P.Sakolsatayadorn, K.Komaratal et H.Wilde,
pour les techniques médicales décrites dans leur étude
"Surgical Management of an Epidemic of Penile Amputations in Siam"
publiée dans l’American Journal of Surgery en 1983. ( L' intégral sur Gurumed )
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Explications
( l'intégral
sur JIM France)
Cette intervention du
canard est sans conteste un motif de bouffonnerie digne de Daffy
Duck.
Néanmoins, rapidement, le rire se mue en réflexion : la présence du « canard » est-elle le fait d’une faute de frappe,
d’une erreur d’interprétation, d’un mauvais de jeu de mot intraduisible en Français ?
Non, il s’agit bien de l’animal que l’on voit voguer doucement le long des lacs.
Pour comprendre l’origine de la publication de Kasian Bhanganada et de ses confrères,
il faut tout d’abord rappeler que l’homme Thaïlandais ne brille pas par sa fidélité.
Après des millénaires de traditions polygames, l’interruption brutale de cette coutume il y a un peu plus d’un siècle a laissé des traces.
Mais, jadis fatalistes face aux mauvaises habitudes de leurs époux, les femmes thaïlandaises se sont montrées de moins en moins dociles.
Et c’est ainsi que l’on a assisté depuis les années 70 à une véritable « épidémie » de sections sauvages de pénis !
Il y a deux ans, l’AFP rencontrait ainsi le docteur Surasak Muangsombot, chirurgien à l’hôpital Paolo Memorial de Bangkok.
Depuis sa première réimplantation de pénis en 1978, le praticien a effectué, à lui seul, 33 interventions du même type !
Un chiffre non exhaustif et qu’il faut mettre en regard avec les très rares cas recensés dans la très grande majorité des autres pays
où l’on dénombre le plus souvent moins d’un ou deux drames de cet acabit.
La « fréquence » des cas d’amputation du pénis a permis aux chirurgiens thaïlandais d’acquérir une solide expérience en la matière,
d’autant plus qu’ils sont parfois confrontés à des difficultés supplémentaires plutôt insoupçonnées.
Et c’est là que le canard entre en scène. Car non contente de se montrer peu accommodante et de disposer de couteaux de cuisine acérés,
la femme thaïlandaise vit souvent dans une maison sur pilotis en dessous de laquelle vivent cochons et canards !
Or, quand le pénis est jeté à ces derniers, les dommages sont tels que la réimplantation se révèle bien douloureuse.
Et le fait de jeter le pénis de son mari volage aux canards plutôt qu’aux orties ne serait pas si rare, puisqu’existerait en Thaïlande une expression consacrée dans ce sens.
Voici donc la raison pour laquelle les canards sont si importants dans la publication épinglée par l'Ig nobel,
publication qui soulignons-le a inauguré une épidémie de travaux du même genre.
Pas une décennie ne se passe depuis 1983 sans qu'une équipe ne se penche sur le phénomène des amputations de pénis en Thaïlande!